Rien n’a changé depuis Chateaubriand. Hier, les sans-culottes : « ivrognes, « prostituées » (Mémoires d’outre-tombe). Aujourd’hui, les Gilets jaunes : « antisémites », « poujadistes » (presse française). Toujours, partout, le même dégoût pour les émeutiers. Les adjectifs varient, les stratégies de disqualification demeurent. Principe hégélien : le dominant méprise le dominé, par définition. Quand celui-ci se rebiffe, alors ses motivations sont forcément viles, dérisoires, suspectes. L’ignorance fallacieuse et l’incompréhension outragée sont les premières armes du dominant : « Mais qu’est-ce qu’ils veulent à la fin ? » a-t-on pu entendre râler à la radio un acteur médiocre qui gagne cent fois plus qu’eux. Aux yeux du privilégié installé bénéficiaire du système à la pérennité duquel il contribue activement (disons : du bourgeois, pour aller vite), il n’est qu’une seule cause qui justifie la sédition : la Liberté (avec une majuscule, comme tous les mots creux). Hongkong : bien. France des ronds-points : mal. Liban, Chili, Colombie : on hésite. Équateur, où des Indiens e

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