La qualité de l’étincelle n’a aucune importance
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Rien n’a changé depuis Chateaubriand. Hier, les sans-culottes : « ivrognes, « prostituées » (Mémoires d’outre-tombe). Aujourd’hui, les Gilets jaunes : « antisémites », « poujadistes » (presse française). Toujours, partout, le même dégoût pour les émeutiers. Les adjectifs varient, les stratégies de disqualification demeurent. Principe hégélien : le dominant méprise le dominé, par définition. Quand celui-ci se rebiffe, alors ses motivations sont forcément viles, dérisoires, suspectes. L’ignorance fallacieuse et l’incompréhension outragée sont les premières armes du dominant : « Mais qu’est-ce qu’ils veulent à la fin ? » a-t-on pu entendre râler à la radio un acteur médiocre qui gagne cent fois plus qu’eux. Aux yeux du privilégié installé bénéficiaire du système à la pérennité duquel il contribue activement (disons : du bourgeois, pour aller vite), il n’est qu’une seule cause qui justifie la sédition : la Liberté (avec une majuscule, comme tous les mots creux). Hongkong : bien. France des ronds-points : mal. Liban, Chili, Colombie : on hésite. Équateur, où des Indiens e
« Il n’y a pas d’adversaire global à contester »
Michel Foucher
Peut-on parler d’un « climat insurrectionnel » international ?
Gardons-nous d’une sorte d’illusion synchronique et photogénique dans ce constat télévisuel de fo…
[Monte-Carlo]
Robert Solé
Si j’étais Albert II, je m’inquiéterais. D’Alger à Hongkong, de Beyrouth à Santiago, des foules en colère dénoncent les pouvoirs en place. Pourquoi ce mouvement tous azimuts épargnerait-il Monaco ?…
L’exigence démocratique
Vincent Martigny
Malgré les différences nombreuses dans leurs causes et leurs modalités, le mot d’ordre commun des révoltes populaires qui secouent les pouvoirs en place aux quatre coins de la planète est une demande de démocratie. Partout, au…