Voilà trois semaines que le Chili vit un conflit social ouvert et quotidien. Le 18 octobre a marqué un moment de bascule, après une semaine de fraudes massives dans le métro de Santiago consécutives à l’annonce d’une hausse des tarifs de 3,75 %. L’instauration de l’état d’urgence par le président Piñera (droite libérale) a radicalisé les acteurs de cette lutte. Le vendredi 26 au soir, une manifestation sans précédent a réuni 1,2 million de personnes au centre de la capitale pour dénoncer les abus, les inégalités et les injustices. Selon le coefficient GINI, qui mesure le niveau global d’inégalité, le Chili fait partie des dix pays au monde où les disparités sont le plus marquées. Sa scène politique, très peu représentative, se compose d’une élite formée de quelques grandes familles déconnectées de la population. Deux jours plus tard, couvre-feu et état d’urgence ont été levés, mais de nombreuses violations des droits de l’homme avaient déjà été commises et dénoncées publiquement. Les manifestations continuent néanmoins à un rythme quotidien. Les revendications se multiplient, tandis que le mouvement se déploie en foyers décentralisés et autonomes entre les territoires (quartiers, villes, régions) et acquiert ainsi un seco

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