OKLAHOMOA CITY. Sara Morrison a bon cœur, mais il suffit de lui parler de Donald Trump pour voir des éclairs traverser son regard bleu. « Je n’en peux plus. Il m’épuise… Les tweets, l’indignité quotidienne, la vulgarité, les discours d’analphabète, la honte pour notre pays chaque fois qu’il s’avilit devant un chef d’État étranger… énumère cette ancienne avocate, reconvertie dans l’aide sociale aux handicapés mentaux de l’Oklahoma. Tout ça me conduirait à voter pour un autre candidat si le parti lui opposait un rival aux primaires de 2020. Et, qui sait, même pour un démocrate si Trump se représentait. » Sara, une républicaine bon teint, « élevée dans les valeurs conservatrices et de liberté d’entreprise », ferait figure de modérée dans un État qui a plébiscité le populisme de Donald Trump en novembre 2016 ; mais comme la majorité des femmes américaines blanches (53 %), elle a donné sa voix à un candidat d’une misogynie baroque, poursuivi pour harcèlement sexuel par treize plaignantes durant les présidentielles. « Il était le seul moyen de faire barrage à Hillary Clinton, qui est la corruption incarnée, explique-t-elle. Et j’étais persuadée qu’il s’entourerait de gens raisonnables ; que tout rentrerait dans l’ordre à son arrivée à la Maison Blanche. » Elle n’est pas la seule déçue. 

Après neuf mois d’outrances et de chaos, l’opinion américaine inflige à Trump un taux d’approbation abyssal de 38 %. Et pourtant : si 17 % des républicains avouent comme Sara leur aversion pour le trublion de la Maison Blanche, ils sont encore 81 % à lui déclarer leur soutien, autant en raison de la légendaire discipline du parti que des bons chiffres de la croissance et de l’emploi. Fruit d’une relance engag&eacu

Vous avez aimé ? Partagez-le !