« Comme tous les jeunes Français de sa génération, Théodore connaissait mieux la géographie de l’Europe que celle de son pays », écrit Aragon dans La Semaine sainte, un roman inspiré de quelques heures de la vie de Géricault fuyant Paris dans l’armée en déroute de Louis XVIII au moment des Cent-Jours. Comme tous les jeunes Européens de ma génération, je me suis rendu compte un beau jour que je connaissais mieux la géographie de la Terre que celle de l’Europe – même si j’avais traversé la planète à la vitesse d’un avion. Nous, les Européens nés la veille de la chute du Mur, nous sommes des mondialisés-nés. Notre horizon a été, dès le berceau, le monde entier de la globalisation. Mais notre destin, notre avenir, notre pays, c’est pourtant l’Europe. C’est pour apprendre cette géographie méconnue d’un pays qui s’ignore que j’ai décidé de traverser l’Europe à vélo. Tous les cyclistes vous le diront : il n’y a rien de mieux que le vélo pour éprouver le sentiment géographique d’un territoire, rien de mieux que le vélo pour connaître l’usage d’un pays. Or, qui traverse l’Europe à v&eacu

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