Quelle est votre première réaction à la lecture des résultats de dimanche ?

Je voudrais relever un premier chiffre qui a été peu commenté : 80 % des Français ont suivi avec un vif intérêt la chronique de cette campagne extravagante, marquée par une succession d’événements inédits. Et, dans le même temps, ils ont ressenti une profonde déception. Si on cumule ceux qui disent avoir éprouvé du dégoût, de la colère et de la désillusion, vous arrivez à plus des deux tiers des Français. En somme, pendant la majeure partie de cette longue campagne électorale, une majorité de Français a exprimé son attrait pour la politique sans vouloir participer à l’élection. Ce n’est que durant les deux dernières semaines que l’on a observé une augmentation fulgurante de la participation. L’incertitude a créé de la participation. Quand les électeurs ont compris que le premier tour serait décisif et que toutes les configurations étaient possibles, ils s’en sont saisis.

Quel est votre second constat ?

Cette élection illustre bien l’état de notre démocratie, ce que j’appelle son état gazeux. Au début des années 1980, nous étions dans une démocratie à l’état solide structurée par deux camps, la gauche et la droite. Le comportement des électeurs était assez largement prévisible, avec une mobilité fai

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