Ce que l’Europe refuse de voir
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Yacouba n’avait pas donné de nouvelles depuis des mois. Cela ne lui ressemblait pas. Le hasard a voulu qu’il m’écrive un jour où nous nous trouvions dans la même ville, à Zuwara, au nord-ouest de la Libye. On s’est donné rendez-vous dans un café du centre-ville. Il n’avait plus le même regard vif de notre première rencontre, en 2012, dans le camp de Choucha. À l’époque, il fuyait la Côte d’Ivoire, où il était menacé de persécutions. Yacouba avait obtenu le statut de réfugié en Tunisie. Mais rien n’est vraiment prévu là-bas pour eux, mis à part une allocation de quelques centaines de dinars mensuels. Pas de quoi s’en sortir. Il avait bien tenté de survivre grâce à sa musique, mais avait fini par comprendre que son avenir, il devrait le chercher ailleurs. Comme des milliers d’autres avant lui, il avait alors envisagé d’aller en Italie. Trois ans après son départ de Tunisie, dans ce petit café, il a commencé à me raconter pourquoi il n’avait plus été en mesure de me donner des nouvelles, et comment il est resté coincé du mauvais côté de la Méditerranée.
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