Samuel Gratacap
Né en France en 1982, Samuel Gratacap est diplômé de l’École supérieure des beaux-arts de Marseille. Curieux de la réalité cachée par les chiffres de l’immigration, le jeune photographe pousse les portes du centre de rétention administrative du Canet en 2007. Il découvre un espace transitoire, le « 15-15 » pour reprendre l’expression d’un sans-papiers : « Quinze jours d’enfermement, quinze minutes de jugement. » Samuel Gratacap photographie des hommes en quête d’avenir, en quête de ce qu’ils appellent « la chance ». Il recueille aussi des témoignages qui le conduiront en 2010 à Lampedusa (Italie). Une manière de chemin à l’envers. Là encore, c’est le versant « honteux » de l’île italienne que Samuel Gratacap s’efforce de révéler. Ébranlés par le sort des naufragés, des habitants y rassemblent des objets échoués. À partir de ces documents trouvés, le photographe bâtit un récit subjectif qui le mènera toujours plus loin, à Zarzis, ville portuaire du Sud tunisien, puis au camp de Choucha, à quelques kilomètres de la frontière libyenne. À l’été 2013, lorsque les organisations internationales ferment officiellement le camp, les migrants n’ayant pas réussi à obtenir le statut de réfugié prennent le chemin de la Libye. Le photographe rejoint alors Tripoli, où il poursuit son travail sur les lieux d’enfermement.
Samuel Gratacap est lauréat du prix SFR-LE BAL de la jeune création photographique. Sous le titre « Empire », une exposition de ses travaux s’ouvrira au Bal, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, le 11 septembre prochain.
Avec le soutien du fonds de dotation agnès b.