Le féminisme est-il encore une idée neuve en France ? 

Pas neuve mais intemporelle, permanente. Ce sera le cas tant que les femmes resteront discriminées, en dépit d’une égalité formelle reconnue dans les pays occidentaux. En France, la vigueur du féminisme est toujours la conséquence d’une revendication inaboutie : l’égalité réelle entre les hommes et les femmes. 

Quelles ont été les grandes victoires de la lutte des femmes depuis la publication du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, en 1949 ?

Nous avons acquis tout d’abord le droit d’échapper à la contrainte de procréation avec les lois autorisant la contraception et l’interruption volontaire de grossesse. L’impératif de la procréation handicapait les femmes dans la poursuite de leurs études et dans leurs démarches professionnelles. Si elles décidaient d’avorter, elles mettaient leur santé ou leur vie en péril. La crainte de « tomber enceinte », comme on disait à l’époque, bloquait aussi chez certaines l’accès au plaisir. Cette levée de la contrainte procréative a ouvert la voie à une révolution totale.

Puis, il y a la levée de la contrainte de l’âge, en 1974, lorsque la majorité est passée de 21 à 18 ans. Les filles, plus que les garçons, étaient alors soumises à l’autorité des parents. En même temps, la loi autorise l’éducation sexuelle à l’école. C’est soft mais c’est une amorce. Autre fait marquant, la levée de la contrainte de la violence : les femmes hésitent à en parler, et encore plus à porter plainte. En 1980, le viol est redéf

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