Nous n’avions pas assez de sigles : quelques centaines à peine, de CDD à ZEP, en passant par CDI, EHPAD, HLM, IVG, OGM, ONG, PDF, PME, PMU, RER, RTT, SAMU, SDF, SPA, SNCF, TGV, TVA, VTC, VTT… Pour remplacer nos vieilles cartes routières, il faut croire que d’autres initiales s’imposaient : GPS, dont neuf Français sur dix ignorent quels mots elles représentent. Le Global Positioning System est pourtant devenu un outil indispensable pour se déplacer, et même savoir où l’on est. Imagine-t-on la vie sans gépéesse ?

Cette dépendance croissante à la technologie affecterait nos capacités cognitives

Mais Michelin, qui détient 75 % du marché des cartes routières (loin devant l’IGN), n’est pas près de rendre son dernier souffle. Le constructeur de pneumatiques en vend encore quelque 4 millions par an. Rien de tel que ces jolis accordéons que l’on déplie chez soi pour préparer un périple, avoir une vue globale de la région à visiter, chercher des chemins de traverse et rêver déjà aux vacances. Ici, on voyage avec les yeux. Demain, sur la route, on entendra une voix mécanique vous ordonner de tourner à gauche ou à droite, voire de faire demi-tour.

Notre dépendance au GPS est telle que nous l’actionnons parfois sur un parcours connu, sans avoir besoin de guidage. Je ne voudrais affoler personne, mais selon certains chercheurs cette dépendance croissante à la technologie affecterait nos capacités cognitives : on ne sollicite plus assez l’hippocampe, cette zone du cerveau qui joue un rôle important dans le processus de mémoire et d’apprentissage. Se reposer excessivement sur le GPS contribuerait au déchargement cognitif (cognitive offloading). Pour être clair, ce CO appelle un SOS.  

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