[Au pinceau]
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Un conte aussi cruel était-il vraiment destiné aux enfants ? Popularisé par les frères Grimm, La Fille aux mains coupées est l’histoire d’un meunier ruiné qui se soumet à un terrible marché : en échange d’une montagne d’or, il vend sa fille au diable, puis se voit contraint d’amputer celle-ci des deux mains. La malheureuse s’enfuit, mais d’autres épreuves l’attendent, même après sa rencontre avec un prince charmant, qui l’épouse… De ce conte très noir, le réalisateur Sébastien Laudenbach a fait en 2016 un film d’animation lumineux, récompensé par plusieurs prix.
La Jeune Fille sans mains était son premier long-métrage. N’ayant pas obtenu le financement nécessaire, il s’est attelé seul à la tâche, avec un pinceau et du papier. Ses aquarelles sont tout juste esquissées. Le film, tout en fluidité et transparence, avec des silhouettes qui se forment et se défont, semble se dessiner sous nos yeux. Sébastien Laudenbach suggère beaucoup plus qu’il ne montre, et les sons qui accompagnent à merveille les images donnent une qualité supplémentaire à cette œuvre très originale : un clapotis annonce une rivière ; de légers gémissements laissent supposer une scène d’amour…
Au début du film, le spectateur est un peu perdu. Mais, très vite, le charme opère, et il est entraîné dans ce conte fantastique, jusqu’à l’indispensable happy end.
Morale de l’histoire : cette jeune fille a découvert qu’elle ne devait plus confier son destin à autrui. Ou, comme le dit Sébastien Laudenbach, qui sait aussi jouer avec les mots : elle a appris à prendre sa vie en main.
« L’œil et la main ont partie liée »
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La fabrique aux crayons
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OLLIERGUES (Puy-de-Dôme). L’atelier, construit contre une paroi rocheuse, a des allures de grotte. Des fagots de branchages, appuyés aux murs, sèchent lentement malgré l’humidité ambiante. Sous la lumière jaune d’une vieille lampe, Patrick Tourre est à son poste. Sa profession : …