Comment vivre ensemble sans s’entretuer ? C’est la question politique, dont on fait l’expérience presque tous les jours : en famille, au bureau, ou avec ses amis, pourtant chers, qu’on a eu la mauvaise idée d’inviter à partager quelques jours de vacances… Car, l’humain est cet animal étrange qui, incapable de vivre seul, ne parvient guère à cohabiter : seul, il meurt ; en société, il tue. D’où la politique, le droit, la morale, qui tentent de lui donner quelques bonnes raisons de ne pas le faire. La morale, par des principes ou des valeurs (plus ou moins clairs) ; le droit par la loi (plus ou moins juste) ; la politique par la gestion des conflits des rapports de force (plus ou moins légitimes). Certains régimes entendent nier ou abolir tous les conflits, ce qui ne peut se faire que par la peur et la destruction. C’est la dictature ou le totalitarisme. Notre démocratie libérale n’a pas cette prétention. Et si elle a toujours l’espoir secret d’atteindre le consensus, elle cherche plutôt à organiser et à canaliser les dissensus. Et ceux-ci peuvent être nombreux, profonds, et même insolubles.

C’est ce que ne voient pas les adeptes de la « démocratie délibérative », qui pensent qu’une bonne discussion, franche et informée, permet toujours de trouver une solution et un accord. Ce n’est pas le cas : on peut être parfaitement démocrates et néanmoins opposés sur bien des sujets.

La promesse démocratique est celle d’une maîtrise par le peuple de son destin, et partout cet

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