D’août 2012 à juillet 2013, le Brésil a perdu 5 843 km² de sa forêt amazonienne, soit l’équivalent du dépar-tement de la Corrèze. Dans un contexte déjà inquiétant, ce constat est un signal d’alarme supplémentaire : entre 2004 et 2012, la déforestation en Amazonie brésilienne a connu un ralentissement significatif (de 27 000 km² à 4 800 km² par an), mais est selon ces dernières estimations repartie à la hausse.

Comment le Brésil parvient-il à réguler une activité humaine qui met en péril les équilibres sociaux et environnementaux ? Difficilement. Le Brésil possède 63 % du bassin amazonien, une -superficie équivalente à sept fois et demie la France métropolitaine (4,1 millions de km²). Un territoire trop vaste pour être administré étroitement. De fait, respectivement 78 % et 54 % des terrains exploités dans les États du Pará et du Mato Grosso, les deux plus grands exportateurs et producteurs de bois de l’Amazonie brésilienne, le seraient de manière illégale.

Les organismes d’État chargés de contrôler et d’inspecter les activités d’exploitation forestière font face à une fraude endémique sur les certificats censés garantir la provenance des matériaux et prennent des mesures souvent spectaculaires contre les exploitants pris en faute, mais leur action reste très limitée.

Dans ce bras de fer entre un État et des hors-la-loi presque inatteignables, un organisme a pris du poids depuis une dizaine d’années : l’Institut brésilien pour la recherche spatiale. Ce dernier assure une -observation constante de la forêt amazonienne à partir de données -satel-litaires. Le rôle joué désormais par cette institution est devenu incontournable, même si la surveillance de la progression de la déforestation et de ses conséquences n’est pas au cœur de ses missions. Les données fournies ici proviennent des publications mises en ligne sur son site, qui alimentent régulièrement la vie politique brésilienne.

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