Après avoir occupé le poste d’ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre d’Arvor a été nommé « ambassadeur des pôles ». Ce changement climatique assez violent méritait un équipement adéquat. On imagine que le Quai d’Orsay lui a fourni une chapka sibérienne, des bottes fourrées, des sous-gants, un caleçon thermique… Cet ambassadeur sans ambassade, passé de la douceur de Carthage à des blizzards réfrigérants, dispose probablement d’un igloo et d’un traîneau de fonction.

Mais, après tout, de quel droit la France nomme-t-elle « l’ambassadeur des pôles » ? N’appartient-il pas à l’Arctique et à l’Antarctique de choisir eux-mêmes leur représentant ? Ou alors il y a eu maldonne, omission malencontreuse d’un mot dans la définition du poste : Olivier Poivre d’Arvor serait l’ambassadeur de France auprès des pôles, comme il existe un ambassadeur de France auprès de l’Unesco ou près le Saint-Siège.

Alors qu’on lui demandait de lutter contre le réchauffement climatique, Ségolène Royal n’arrêtait pas de souffler sur les braises

Quoi qu’il en soit, OPDA ne fera pas l’erreur de confondre l’Arctique et l’Antarctique. Ce Breton, marin à ses heures, est capable de distinguer un océan recouvert de glace d’un continent gelé, comme il connaît la différence entre biniou et cornemuse, lagune et lagon, canoë et kayak, hivernage et hibernation, manchot et pingouin... En partant de la pointe du Raz, il saura virer à bâbord pour atteindre le pôle Sud, et à tribord pour le pôle Nord.

Il succède à Ségolène Royal, qui avait été limogée pour n’avoir pas respecté son devoir de réserve : l’ambassadrice des pôles, pourtant nommée par Emmanuel Macron, accusait publiquement celui-ci de tourner à droite après avoir clignoté à gauche ; et alors qu’on lui demandait de lutter contre le réchauffement climatique, elle n’arrêtait pas de souffler sur les braises. 

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