Le pôle Sud serait-il ce paradis blanc chanté par Michel Berger ? Ce manteau de glace où les nuits sont si longues qu’on en oublie le temps ? Il y a de cela, assurément. L’Antarctique est bien le dernier continent loin des regards de haine et des combats de sang. Entièrement démilitarisé, n’accueillant qu’une poignée de scientifiques et de touristes appelés à quitter les lieux rapidement, cette terre préservée, plus grande que la grande Europe, offre une réserve naturelle unique. L’une des dernières pièces maîtresses de notre planète à résister, à tenir bon, et à laquelle le 1 a décidé de s’intéresser.

Inabordable, secret, glacé, mais si vaste et immaculé qu’il agit comme une consolation

En route pour un voyage décapant dans le blizzard par une température oscillant entre + 20 et - 98 °C ! L’explorateur Matthieu Tordeur, sur ses skis, nous entraîne dans une course éperdue de 51 jours, en solitaire et sans ravitaillement, vers le pôle. La juriste Anne Choquet nous dit tout du statut international du Continent blanc, des revendications territoriales des grands et des petits pays qui s’y intéressent, des négociations permanentes auxquelles elle participe. Enfin, Claire Martha, avec son pinceau et ses aquarelles, et notre journaliste Manon Paulic nous invitent à la découverte de la faune et de la flore de ces espaces immenses, en nous apprenant au passage à porter sur eux un regard neuf. Le regard d’un Jean-Louis Étienne qui nous transmet sa flamme en exposant son nouveau projet scientifique : un navire vertical disposant d’une quille de 80 mètres pour ausculter les fonds marins de l’océan Austral durant trois ans, sans recourir à un seul millilitre de fuel ou de gaz ! Le départ est prévu pour la fin 2023. C’est déjà demain.

Oui, l’Antarctique fait toujours rêver. Inabordable, secret, glacé, mais si vaste et immaculé qu’il agit comme une consolation. L’homme n’a pas encore tout saccagé sur cette terre qui lui a été confiée, se dit-on. Une invitation à laisser cette banquise et la calotte glaciaire telles quelles, loin de l’avidité des hommes, de leur génie à exploiter les minerais de la moindre parcelle de terre, même gelée ! Dans un siècle ou deux, ce paradis blanc aujourd’hui hostile apparaîtra peut-être comme une terre promise. Qui sait ? 

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