Le vendredi 25 février – dès le lendemain, donc, du début de l’agression militaire russe contre l’Ukraine indépendante et souveraine –, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, présentée par les États-Unis et l’Albanie et soutenue par quatre-vingt-un pays, a été bloquée par le veto de la Russie. Seuls trois États – la Chine, l’Inde et les Émirats arabes unis – se sont abstenus – sans surprise pour les deux premiers, très liés à la Russie, et plus étonnamment pour le troisième, souvent allié à l’Occident, mais lui-même longtemps engagé dans une guerre au Yémen.

Cette impasse a permis l’ouverture, le 2 mars, d’une session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale de l’ONU – la première depuis quarante ans –, qui a adopté à une majorité imposante une nouvelle résolution, non contraignante, exigeant l’arrêt des hostilités. Seules quatre dictatures – Biélorussie, Syrie, Érythrée et Corée du Nord – s’y sont opposées. Cent quarante et un pays l’ont approuvée et trente-cinq se sont abstenus, dont à nouveau la Chine.

Ces deux réunions ont manifesté l’isolement diplomatique de la Fédération de Russie, accentué par la prise de distance de pays réputés proche d’elle : Chine, Cuba, Viêtnam, Inde, Iran, Kazakhstan, Algérie, qui se sont abstenus.

Malgré la demande de l’Ukraine, relayée par le Royaume-Uni, l’option d’exclusion de la Russie, membre fondateur et permanent, n’a pas été jugée possible, en dépit de son contournement délibéré de la Charte des Nations unies  : le veto russe l’empêche. Pour mémoire, c’est la mise en place de ce droit de veto sur toute décision collective, exclusivité des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, qui avait convaincu Staline d’accepter la création de cette institution conçue par les équipes du président Roosevelt et agréée lors de la conférence de Yalta en février 1945. Staline avait d’ailleurs également suspendu son accord

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