Un morne exil
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Ce lundi 18 juillet 1898, gare du Nord à Paris, un voyageur vêtu d’un costume gris clair, coiffé d’un chapeau melon blanc, prend place à bord du Calais express de 21 heures. Nous l’observons à son insu. Seul dans ce compartiment de première classe, le quinquagénaire barbu, hébété, regarde défiler les plaines picardes. Posé sur ses genoux, le journal du soir roulé dissimule une chemise de nuit. Plus tard, embarqué sur le navire qui vogue vers Douvres, le passager mystérieux frissonne dans le vent nocturne : il n’a rien sur lui, ni manteau ni vêtement de rechange. La nuit s’installe, et il ne dort toujours pas.
Au petit matin, à Victoria Station à Londres, tombe un léger crachin. Le fugitif aux traits tirés, aux habits fripés, hèle un fiacre. Grosvenor Hotel ! Un accent français à couper au couteau. Le cocher lui précise en anglais qu’il irait plus vite à pied : c’est à deux pas, mais le voyageur entêté, qui ne maîtrise pas la langue de Shakespeare, insiste. Cent mètres plus loin, il est déposé devant



« Il existe chez Zola une sorte d’amour de la justice »
Robert Badinter
« Délibérément, Zola choisit la place la plus exposée. Il fut ce volontaire de la vérité qui se jeta parmi les premiers, à découvert, à l’assaut du mensonge. Ainsi, c’est moins l’engagement en quelque sorte naturel de Zola qui nous saisit que l’intensité de cet engagement, son caractère total et,…
Trois maux et une espérance
Martine Le Blond-Zola
Que dirait Zola face aux tumultes de notre temps ? Trois enjeux retiendraient assurément son attention.
Nul doute, d’abord, que face au changement climatique et à l’effondrement de la biodiversité, Zola éprouverait sidération et désarroi. Lui qui s’installa en 1878 à Médan pour y puiser c…
Trois maux et une espérance
Martine Le Blond-Zola
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