La revanche des hommes sans chair
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La montagne est le lieu des rhétoriques faibles. Les figures pâlissent, les effets de style s’amenuisent. C’est l’endroit d’une vérité nue. J’admire l’éloquence des rouleurs, Anquetil dans ses œuvres ferroviaires expresses, les déboulés de Maertens si semblables aux prédations dans le ralenti des films animaliers. Les grimpeurs sont les seuls cyclistes qui satisfassent philosophiquement aux conditions de la proposition vraie. Les autres sont plus ou moins des hommes d’enveloppe et des rhétoriqueurs que démasquent les premières pentes de l’Izoard.
Les rouleurs de plaine propagent une confusion ; ils frappent du bec comme les sophistes, le dernier qui parle a raison. Un boyau fait justice et baste : le sprint s’achève en cacophonie. Le phrasé des grimpeurs s’établit sur des fondations : ils forment dans le peloton aux cent langages un souvenir d’avant Babel.
Le grimpeur surgit d’une claire définition.
Sous les à-pics de la Durance, les eaux hurlent sur des galets – c’en
« J’aime monter par à-coups »
Comment devient-on grimpeur ?
C’est d’abord une question génétique : vous devez avoir la chance d’avoir une morphologie longiligne qui permette de passer les bosses. Vous pouvez aimer le grand air des cols, si vous avez un physique mass…
L’art de la descente
Romain Bardet
Je n’ai jamais peur en descente. J’ai un sentiment de maîtrise, même si c’est une vue de l’esprit. En course, on prend beaucoup de virages à l’aveugle, avec des revêtements un peu hasardeux. Mais au sortir d’un virage, je pense souvent que j’aurais pu passer plus vite. Quand la …
L’art de la descente
Romain Bardet
Je n’ai jamais peur en descente. J’ai un sentiment de maîtrise, même si c’est une vue de l’esprit. En course, on prend beaucoup de virages à l’aveugle, avec des revêtements un peu hasardeux. Mais au sortir d’un virage, je pense souvent que j’aurais pu passer plus vite. Quand la …