Le Guardian publiait en janvier 2015 un article intitulé : « Arab spring prompts biggest migrant wave since second World War » : « Le printemps arabe provoque la plus grande vague migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale. » L’affirmation est fausse à plus d’un titre, non seulement parce qu’elle confond migration et exil, mais aussi parce qu’elle ignore l’histoire et la géographie de l’exil et des migrations au Moyen-Orient, en Afrique et en Europe. Pourtant, avec l’augmentation massive du nombre de demandeurs d’asile dans les pays européens en 2015, l’accroissement significatif depuis 2013 du nombre de migrants « irréguliers » traversant la mer Égée depuis la Turquie et la Méditerranée, notamment à partir de la Libye, l’équation suivante s’impose comme une vérité : révolutions arabes = plus de migrations (exilés et migrants confondus) en Europe.

L’équation est-elle juste ? Non. Les changements de régimes politiques en Tunisie, en Égypte ou au Yémen en 2011 n’ont pas, nous disent les données, entraîné de changement profond des flux migratoires vers l’Europe. Depuis vingt ans, les immigrants en Europe sont pour moitié des Européens et parmi les 1,

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