Peut-on dire que, comme il existe une exception culturelle française, il existe une exception dans la formation de ses élites ? 

Cette singularité tient avant tout au fait que la formation des hauts fonctionnaires bénéficie d’un cadre spécifique. L’École nationale d’administration, l’ENA, forme les grands commis de l’État après Sciences Po, comme l’École des mines ou l’École des ponts forment les hauts fonctionnaires technico-scientifiques après Polytechnique. Ces grandes écoles d’administration publique ne se retrouvent pas dans les autres pays. Chez la plupart de nos voisins, la formation des élites administratives ne passe pas par de grandes écoles, mais par l’université. C’est le cas en Allemagne, en Grande-Bretagne ou encore dans les pays d’Europe du Nord où les hauts fonctionnaires ont suivi des cursus universitaires.

La formation universitaire n’est pas pour autant une garantie d’égalité. Le caractère élitiste des grandes universités britanniques, par exemple, est bien réel. Les hauts fonctionnaires sont traditionnellement issus d’Oxford et de Cambridge, où ils ont été sélectionnés très jeunes. On constate que ceux qui deviennent hauts fonctionnaires sont aussi passés par les public schools, c’est-&agr

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