Y'en a marre des pissenlits ! Chaque début d’été, dans notre maison de famille à la campagne, c’est le même problème : comment se débarrasser de cette fichue plante à feuilles dentées qui s’ingénie à repousser entre les dalles de la grande cour ? Pas question d’utiliser une cochonnerie du genre Roundup ! L’écologie, chez nous, c’est sacré.

En 2014, nous pensions avoir réglé l’affaire au moyen d’un désherbeur thermique. L’année précédente, même échec du vinaigre blanc. Le pissenlit finissait toujours par repousser. La plus bio de mes belles-sœurs plaidait pour les propriétés désherbantes de l’eau de cuisson des pommes de terre. Cela n’a rien donné. Elle nous a fait essayer ensuite le purin d’orties, sans plus de succès.

– Pourquoi pas du glyphosate ? a suggéré un neveu lors de notre dernier repas de famille.

Il s’est attiré des cris horrifiés.

– Sais-tu au moins ce qu’est le glyphosate ? lui a demandé quelqu’un.

– Parfaitement. C’est un organophosphoré non inhibiteur des cholinestérases. 

– Sois plus précis, a dit ma belle-sœur.

La suite de la discussion a été assez confuse. Les uns qualifiaient le glyphosate de désherbant, les autres d’herbicide. On est allés chercher un dictionnaire, pour découvrir que les deux mots sont définis exactement de la même façon. De là, on est passés à la lettre P : « pissenlit » doit bien son nom à ses vertus diurétiques. Pour le vaincre, il ne restait plus qu’à essayer le pipi de chat… Le repas s’est terminé en rigolade.

Finalement, je crois qu’on se mettra à six ou sept l’été prochain, comme jadis, avec binettes et sarcloirs, pour arracher les pissenlits par la racine. 

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