Le pari de Mélenchon
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Depuis sa troisième place à l’élection présidentielle et l’accord constituant la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en vue des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon est revenu sur le devant de la scène publique. Singulier destin pour le dirigeant Insoumis, qui a réussi l’exploit de devenir le leader d’une gauche (relativement) unifiée pour la première fois en vingt-cinq ans et revendique même d’être « élu Premier ministre » – formidable coup de com’ dans une campagne législative atone. Mais de quelle gauche la Nupes acte-t-elle le retour ? Pour le comprendre, il faut s’arrêter sur le personnage politique de Jean-Luc Mélenchon, afin d’appréhender la manière dont il a su, inlassablement depuis une dizaine d’années, faire du neuf avec de l’ancien.
À première vue, c’est la nouveauté qui frappe lorsqu’on observe l’œuvre politique du nouveau patron de la gauche unie. En quinze ans, depuis son départ du PS en 2008, il a su organiser loin des vieux partis un mouvement « gazeux » mais politiquement efficace, idéologiquement cohérent et soudé autour de son chef : la France insoumise. Ce faisant, il est parvenu à faire émerger autour de lui une génération d’inconnus, talentueux pour la plupart, et des milliers de militant
« Un réinvestissement de l’héritage de la gauche »
Gilles Candar
L’historien Gilles Candar montre comment la constitution de la Nupes s’inscrit dans la longue tradition des alliances des forces de gauche, tout en soulignant ses spécificités.
[Prononciation]
Robert Solé
La gauche unie est cependant plurielle dans la manière de prononcer l’acronyme Nupes. Pour les uns, c’est « nupesse » ; pour d’autres, « nupse » ou « nup »…
Ce désir d’union qui vient de la base
Oriane Raffin
Pour les militants et sympathisants des différents partis de gauche, la Nupes vient concrétiser des aspirations, non sans susciter, toutefois, quelques réserves et reproches.