Tout est parti de l’Union populaire, sous les couleurs de laquelle Jean-Luc Mélenchon avait fait un malheur au premier tour de l’élection présidentielle. Dans un élan œcuménique, ouvrant les bras à d’autres formations, la France insoumise a bien voulu ajouter trois adjectifs à sa bannière : nouvelle, pour exprimer un changement de plus ; écologique, pour marquer les exigences des Verts ; et sociale, pour souligner la présence des communistes. Arrivé un peu tard, le PS n’a pas eu son mot à dire, et pourtant il n’en manquait pas : cette union pouvait s’affirmer également antiraciste, humaniste, laïque, solidaire, européenne, républicaine, citoyenne… On a choisi la concision : Nouvelle Union populaire écologique et sociale, avec un acronyme limité à cinq lettres : Nupes.

La gauche unie est cependant plurielle dans la manière de le prononcer. Pour les uns, c’est « nupesse » ; pour d’autres, « nupse »… Jean-Luc Mélenchon, lui, dit simplement « nup », comme s’il oubliait le ralliement des moins de 5 % à son panache rouge. Mais il ne prétend pas jouir, sur ce point, de l’infaillibilité pontificale : au sein de l’union, assure-t-il, chacun a le droit d’articuler comme il veut.

Une telle souplesse pourrait se justifier si la Nupes n’était qu’une alliance électorale de circonstance. Dans la mesure où les formations de gauche, unies comme les doigts de la main, sont fermement déterminées à gouverner ensemble sous la houlette d’un chef incontesté, cette incertitude phonétique fait un peu désordre. Ce que l’on conçoit bien se prononce clairement. Il ne m’appartient pas ici de choisir entre « nupesse », « nups » et « nup ». Pour ne heurter personne, je refuse de me prononcer. 

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