Celle qui reste
À la suite du meurtre de sa petite sœur, Sandrine Bouchait a cofondé en 2019 l’Union nationale des familles de féminicides (UNFF). Cette ancienne auxiliaire de vie a adopté sa nièce et milite aujourd’hui pour que l’État accorde un statut spécial à ces orphelins et orphelines. Laurène Daycard, autrice de l’essai Nos absentes : à l’origine des féminicides (Seuil, 2023), l’a rencontrée.Temps de lecture : 4 minutes
Le samedi 23 septembre 2017, Sandrine Bouchait prend son petit-déjeuner, jetant un œil distrait sur son téléphone quand surgit la notification d’un message. Un inconnu lui demande de l’appeler au plus vite. Il se présente comme un proche du conjoint de sa petite sœur, Ghylaine. Cette nuit, il y a eu un incendie, l’alerte-t-il, au domicile du couple : Ghylaine est hospitalisée, ainsi que sa fille, Cloé, âgée de 7 ans. Sandrine Bouchait pense à un accident et téléphone aussitôt au commissariat, qui la redirige vers la police judiciaire. Une heure après, auditionnée dans leurs locaux, l’aînée comprend que, non, sa sœur ne dormait pas pendant l’incendie, comme elle se l’imaginait, mais que son conjoint l’a immolée. En ressortant du poste, la quadragénaire se souvient de cette sensation de « ciel qui tombe sur la tête ». C’est la solitude qui la submerge.
Sandrine Bouchait est l’aînée d’une fratrie très soudée de quatre enfants. Ghylaine est la petite dernière, celle que tous les autres aimaient « chouchouter », se remémore-t-elle, lors de notre rencontre, fin février, à  Boulogne-Billancourt, en lisiÃ
« #MeToo a rendu à la rue le combat contre les violences »
Bibia Pavard
L’historienne Bibia Pavard réinscrit  #MeToo dans l’histoire du féminisme et montre comment ce mouvement fait encore bouger les lignes.
[Pionnières]
Robert Solé
Les premières journalistes françaises, au début des années 1830, n’étaient pas des bourgeoises ou des intellectuelles, mais des lingères, des couturières, des brodeuses, rappelle Robert Solé.
Dans les cités, un féminisme d’avenir ?
Manon Paulic
Notre journaliste Manon Paulic a interrogé des militantes de générations et de sensibilités diverses pour comprendre comment un féminisme inclusif et intersectionnel fait aujourd’hui entendre sa voix dans les quartiers populaires.