HAMBOURG. Gare centrale, quai no 12. Sous la gigantesque halle métallique, assise à l’extrémité d’un banc, Christine serre fort son café fumant entre ses mains. Cette Hambourgeoise de 59 ans, au visage pourtant stoïque, peste intérieurement. « Vous voulez connaître mon opinion sur la Deutsche Bahn ? finit-elle par lancer, d’un air un brin provocateur. Eh bien, la voilà : c’est un cauchemar ! » Elle jette un énième coup d’œil au panneau d’affichage. Le train de son amie aurait dû entrer en gare aux alentours de 15 heures. Voilà une heure qu’elle poireaute. « C’est toujours la même histoire avec le réseau ferroviaire public, poursuit-elle. On passe notre temps à attendre les trains. »

Voyageurs réguliers, passagers du dimanche ou vacanciers, tous parlent d’une seule et même voix lorsqu’il s’agit de critiquer la Deutsche Bahn. Rachel, une étudiante en droit de 27 ans, ne parvient pas à se remémorer la dernière fois qu’elle a eu recours au géant allemand, première compagnie ferroviaire de l’Union européenne, sans qu’aucun incident ne vienne déranger son voyage. « Dans 80 % des cas, le train est en retard – il faut compter entre 10 et 45 minutes en moyenne –, des intempéries perturbent sérieusement le trafic, ou une panne de signalisation vient carrément l’interrompre. » Un jour, elle a été contrainte de descendre sur les voies avant l’arrivée en gare : le train était tombé en panne. Tania, 34 ans, employée au

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