Beaucoup de Français se plaignent que les Français se plaignent trop. Moi, j’irai voter en fredonnant. Composée en une nuit et un repas de camembert, « Tout va très bien, madame la marquise » fit un tabac en 1935. Avant d’être mise à toutes les sauces. « Allô Goebbels, quelles nouvelles ? » chantonnera ainsi Pierre Dac dans « Tout va très bien, mon Führer » sur Radio Londres… 

Allô, allô, James ! 
Quelles nouvelles ? 
Absente depuis quinze jours, 
Au bout du fil, je vous appelle. 
Que trouverai-je à mon retour ? 

Tout va très bien, madame la marquise, 
Tout va très bien, tout va très bien, 
Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise, 
On déplore un tout petit rien : 
Un incident, une bêtise, 
La mort de votre jument grise, 
Mais, à part ça, madame la marquise, 
Tout va très bien, tout va très bien.

Allô, allô, Martin ! 
Quelles nouvelles ? 
Ma jument gris’ morte aujourd’hui ! 
Expliquez-moi, cocher fidèle, 
Comment cela s’est-il produit ? 
Cela n’est rien, madame la marquise, 
Cela n’est rien, tout va très bien. 
Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise, 
On déplore un tout petit rien : 
Elle a péri dans l’incendie
Qui détruisit vos écuries. 
Mais, à part ça, madame la marquise, 
Tout va très bien, tout va très bien. 

Allô, allô, Pascal ! 
Quelles nouvelles ? 
Mes écuries ont donc brûlé ? 
Expliquez-moi, mon chef modèle, 
Comment cela s’est-il passé ? 

Cela n’est rien, madame la marquise, 
Cela n’est rien, tout va très bien. 
Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise, 
On déplore un tout petit rien : 
Si l’écurie brûla, madame, 
C’est qu’le château était en flammes.
Mais, à part ça, madame la marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.
[…]

Chanson interprétée par Ray Ventura et ses Collégiens, 1935 © Éditions Ray Ventura, D.R.

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