d’une esclave de Virginie à ses filles vendues
et emmenées en servitude dans le Sud.


Parties, parties… vendues, parties
Pour la rizière humide et solitaire.
    Là où sans cesse le fouet s’abat,
    Là où pique l’insecte venimeux,
    Là où le démon de la fièvre
    Répand son poison avec les rosées,
    Là où les rayons de soleil malsains
    Luisent à travers l’air chaud et brumeux ;
Parties, parties… vendues, parties
Pour la rizière humide et solitaire,
Loin des collines et des eaux de Virginie ;
Malheur à moi, ô mes filles volées !
[…]

 

Gone, gone — sold and gone,
To the rice-swamp dank and lone.
    Where the slave-whip ceaseless swings,
    Where the noisome insect stings,
    Where the fever demon strews
    Poison with the falling dews,
    Where the sickly sunbeams glare
    Through the hot and misty air ;
Gone, gone — sold and gone,
To the rice-swamp dank and lone,
From Virginia’s hills and waters ;
Woe is me, my stolen daughters !
[…]

En 1830, quelque deux millions d’esclaves survivent aux États-Unis. Dans les champs de tabac de Virginie comme dans les rizières du Mississippi. Grande figure du mouvement abolitionniste, le quaker Whittier multiplie articles et vers contre l’avidité de ces faux chrétiens. Dont cette plainte de 1838, d’une déchirante actualité. 

 

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