Edgar Morin et Régis Debray se sont rencontrés en 1960. Le premier réalisait avec Jean Rouch le film Chronique d’un été ; le second, dans le rôle de l’étudiant, y répondait aux questions du premier. Amis ils étaient, amis ils sont restés. Dans le texte ci-dessous, qui ouvrait « Le Cahier de l’Herne » consacré à Morin en 2016, Debray brosse le portrait de son aîné.

Vous m’avez demandé quelques réflexions sur Edgar Morin. Difficile, savez-vous, d’embrasser d’un seul et même regard un homme-panorama, qui a lui-même embrassé tant de cultures, de pays, d’époques, de savoirs et de femmes. À côté de lui, on se sent un peu confiné, monoïdéique et provincial. Je ne me risquerai pas à faire l’exégète d’une œuvre considérable, dont l’amplitude me dépasse. Permettez-moi donc de faire l’impasse, faute de compétences, sur le Morin encyclopédique, philharmonique et galactique, pour m’en tenir à Edgar, le plus jeune de mes vieux amis, le plus juvénile de mes grands aînés (no

Vous avez aimé ? Partagez-le !