À celui qui doute
BERTOLT BRECHT (1898-1956)Temps de lecture : 1 minutes
Sous un gouvernement RN, à quoi servira de critiquer la gauche ou de se plaindre d’Emmanuel Macron ? Il nous faudra abandonner les nuances pour défendre l’essentiel. C’est dommage, j’aime bien les nuances. Et vous ?
Tu dis :
Cela va mal pour notre cause.
Les ténèbres se font plus noires. Les forces diminuent.
Aujourd’hui, après tant d’années de travail,
Notre situation est plus difficile qu’au début.
L’ennemi, lui, est là, et plus fort que jamais.
Ses forces ont crû, semble-t-il. Il a pris un aspect invincible.
Quant à nous, nous avons commis des fautes, on ne peut plus le nier.
Le nombre des nôtres s’amenuise.
La confusion règne dans nos mots d’ordre. Certains d’entre eux,
Déformés par l’ennemi, sont rendus méconnaissables.
Ce que nous avons dit est-ce faux aujourd’hui
En partie ou totalement ? Sommes-nous des vestiges
Des êtres rejetés du fleuve de la vie ? Allons-nous rester en arrière
Sans comprendre personne et plus compris d’aucun ?
Devons-nous compter sur la chance ?
Telles sont tes questions. N’attends
D’autres réponses que la tienne !
Traduit par Gilbert Badia et Claude Duchet dans Bertolt Brecht, Poèmes, 4
© L’Arche Éditeur, Paris, 1966
« Même si le parti arrive au pouvoir, 60 % des citoyens sont hostiles au RN »
Jérôme Jaffré
Jérôme Jaffré, l’ancien directeur de l’institut de sondages la Sofres, qui a également été professeur à Sciences Po, nous livre son analyse de cet entre-deux-tours à haut risque et de ses suites éventuelles.
[Rétropédalage]
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– Détendez-vous, monsieur Bardella. Vous serez peut-être mieux allongé sur le divan. Nous reviendrons sur ce cauchemar récurrent, mais dites-moi d’abord ce qui vous angoisse.
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