[Logique]
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Pourquoi a-t-on obligé des générations d’élèves à écrire « événement » avec deux accents aigus, alors que la prononciation supposait un accent grave à la deuxième syllabe, comme dans « élève » justement ? Cette bizarrerie n’est pas née d’un principe grammatical, mais d’un manque momentané de matériel d’imprimerie, raconte la linguiste Henriette Walter. En 1740, l’imprimeur du dictionnaire de l’Académie française n’avait pas fait fondre assez de caractères è : quand il en était dépourvu, il le remplaçait sans complexe par un é… L’erreur n’a pas été corrigée dans les éditions suivantes. Il a fallu attendre 1990 pour que les immortels recommandent « évènement », sans bannir pour autant l’ancienne orthographe.
Dans ce monument de logique et de clarté qu’est la langue française, mille autres fantaisies échappent à toute règle. « Fausse monnaie », par exemple, s’écrit sans trait d’union, alors que « faux-monnayeur » en exige un. Le caractère répréhensible de cette activité n’y est pour rien : on retrouve la même incohérence avec les non-violents d’un groupe non violent.
Le double trait d’union fait, lui aussi, des caprices : présent dans « rez-de-chaussée », il disparaît, Dieu sait pourquoi, dans « raz de marée ». Et que dire du pluriel des mots composés ? Les serre-tête ne sont pas logés à la même enseigne que les couvre-chefs !
Allez convaincre un élève de CM2 que « chariot » exige un seul r, alors qu’il en faut deux pour faire un carrosse, et même une charrette ou une carriole. Mais peut-être admettra-t-il que « mourir » se contente d’un r, contrairement à « nourrir ». Après tout, on ne meurt qu’une fois…
« Dès le début, la dictée n’a cessé de poser question »
Claude Lelièvre
À quand remonte l’avènement de la dictée dans l’enseignement français ?
L’introduction officielle de l’orthographe et de la dictée dans les programmes scolaires a eu lieu le 25 avril 1834, lors de la par…
[Logique]
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L’orthographe, marqueur social ?
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C’est une émission télévisée de 1989, une de celles qui faisaient alors la mode à Paris. On y voit un Serge Gainsbourg soumettre la jeune Béatrice Dalle au questionnaire de Proust : « Pour quelle faute avez-vous le plus d’indul…