Bien que j’aie navigué sur toutes sortes d’embarcations — cargo, paquebot, porte-conteneurs, frégate, sous-marin, chalutier, remorqueur d’assistance —, je suis et reste un plaisancier. C’est-à-dire un amateur, rien qu’un amateur, avec tout ce que le mot recèle d’amour passionné, frustré, comblé, inachevé. J’admire les professionnels de la course, les as de la glisse et du routage, j’ai tiré quelques bords avec l’un ou l’autre, mais je dois à l’honnêteté de proclamer qu’en mer, je veux aller lentement, je veux m’arrêter à tout bout de champ, me nicher dans les trous, tutoyer les cailloux, mes cailloux. Je n’ai aucun sens de la compétition. Un bateau bien réglé, un bateau qui file, c’est beau à voir et c’est cela qui me séduit. Dans plaisancier il y a plaisir, point à la ligne.

Mais le plaisir d’été, le plaisir de plaisance, est beaucoup plus retors qu’on ne songe. L’été, les ports sont pleins, pleins à craquer, les ports ne sont plus que marinas dont vous êtes le gibier, le

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