Plaisance d’été
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Bien que j’aie navigué sur toutes sortes d’embarcations — cargo, paquebot, porte-conteneurs, frégate, sous-marin, chalutier, remorqueur d’assistance —, je suis et reste un plaisancier. C’est-à-dire un amateur, rien qu’un amateur, avec tout ce que le mot recèle d’amour passionné, frustré, comblé, inachevé. J’admire les professionnels de la course, les as de la glisse et du routage, j’ai tiré quelques bords avec l’un ou l’autre, mais je dois à l’honnêteté de proclamer qu’en mer, je veux aller lentement, je veux m’arrêter à tout bout de champ, me nicher dans les trous, tutoyer les cailloux, mes cailloux. Je n’ai aucun sens de la compétition. Un bateau bien réglé, un bateau qui file, c’est beau à voir et c’est cela qui me séduit. Dans plaisancier il y a plaisir, point à la ligne.
Mais le plaisir d’été, le plaisir de plaisance, est beaucoup plus retors qu’on ne songe. L’été, les ports sont pleins, pleins à craquer, les ports ne sont plus que marinas dont vous êtes le gibier, le
« Les navigatrices sont des solitaires »
Isabelle Autissier
D’où vous est venu le goût de la mer ?
Cela a commencé comme pour beaucoup de petits enfants. Nous habitions en banlieue parisienne et nous allions passer les vacances au bord de la mer, rien que de plus classique. Nous traînions…
[Le sel]
Gérard Mordillat
Si l’eau de la mer n’était pas salée, ce serait de l’eau plate. Et rien n’est plus déprimant que l’eau plate ; à part peut-être l’eau tiède. L’eau plate, c’est la mort. Rien à voir avec l’ea…
Vingt mille livres sur les mers
Charles Kermarec
De te fabula narratur, c’est de toi que parle l’histoire, écrit Horace. Nous lisons des romans pour vivre mille vies que nous ne vivrons pas. Pour comprendre. Et moins tant pour se connaître que pour s’éprouver soi-même. Pourquoi avons-nous tou…