Bachar Al-Assad est-il en train de gagner la guerre comme on l’entend ?

Je ne le crois pas. Il vient indéniablement de remporter une victoire en chassant de Palmyre les troupes de Daech. Mais il l’a fait avec l’appui aérien décisif des Russes. Il aurait été incapable de le faire seul. Il n’a aujourd’hui aucune capacité militaire lui permettant de gagner quoi que ce soit sans appui extérieur. L’aide de la Russie, de l’Iran ou du Hamas lui est indispensable. Il est donc dépendant de ses parrains. Sa marge de manœuvre est limitée.

Quels sont les principaux soutiens intérieurs de Bachar Al-Assad ?

Il dispose du soutien de la classe des commerçants de Damas et même d’Alep, une base sociale importante. Il s’appuie aussi sur les chrétiens et les Alaouites, dont il est issu. Des soutiens critiques, car même les Alaouites lui reprochent de transformer leurs enfants en chair à canon. Mais son point d’appui principal reste l’armée, ou ce qu’il en reste, et les « services ».

Qu’entend-on par « services » ?

Le régime syrien ne dispose d’aucune légitimité populaire. Il s’est construit de façon autoritaire et minoritaire. Par définition, ce type de gouvernement craint toujours d’être balayé car il n’a jamais su obtenir l’adhésion réelle de la population. Hafez Al-Assad, le père de Bachar, déjà, s’était entouré de plusieurs services de renseignement qu’il mettait en concurrence afin qu’aucun ne puisse un jour s’imposer. Par ce jeu, au fil des années, un système tentaculaire a vu l

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