Un acronyme est formé des initiales ou des premières syllabes de plusieurs mots différents. C’est ainsi que l’État islamique en Irak et au Levant (Al-dawla al--islamiyya fil-Eraq wal Sham) a été surnommé Daech par ses ennemis du monde arabe. Cette abréviation suscite la fureur du calife autoproclamé : il a menacé des pires châtiments ceux qui oseraient l’employer dans les territoires qu’il contrôle. 

L’acronyme a été adopté aussi bien par l’islam officiel que par les autorités françaises. « Ce soi-disant État islamique, répète-t-on, n’a rien à voir avec -l’islam. » François Hollande a même prononcé le mot « dach » pendant quelque temps, comme pour le rendre encore plus profane. De sa part, cette manière de faire l’autruche est animée des meilleures intentions : éviter l’amalgame entre musulmans et djihadistes. 

L’acronyme convient particulièrement aux daechologues qui ne veulent voir qu’une internationale criminelle attirant des révoltés et des marginaux. Les plus rassurants signalent des daechirures et nous annoncent une faillite éclatante de la daechité.

Entre-temps, Abou Bakr Al-Baghdadi a modifié le nom de son organisation, qui s’appelle désormais « État islamique » tout court. Plus question de l’Irak ou du Levant : c’est la terre entière qui est à conquérir par le sabre, au nom d’Allah. Notons qu’il s’agit du deuxième changement en l’espace de quelques années, puisqu’au départ son entreprise s’appelait « l’État islamique en Irak ». À quoi rime ce zapping qui, tantôt allonge le nom, tantôt le raccourcit ? « Daech », qui nous arrange bien, a au moins le mérite de la stabilité.

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