Tout n’est qu’illusion. Sur le théâtre syrien d’abord. Théâtre militaire bien sûr. Sur ces planches de sable et de sang, il semble que l’État islamique commence à essuyer de sérieux revers. Les Kurdes lui tiennent tête au nord. On se rappelle les terribles combats de Kobané. Les Irakiens, appuyés par les Iraniens, contiennent Daech à l’est. Et voilà, avec un sens de l’à-propos qui tient du coup de théâtre, les troupes de Bachar Al-Assad qui reprennent Palmyre après l’avoir abandonnée sans combattre. Réconforté, c’est tout juste si l’Occident ne lui tresse pas une couronne de lauriers. Laurent Fabius, ancien ministre des Affaires étrangères, voulait naguère le « punir ». On se contraint aujourd’hui à ne pas l’embrasser… C’est à s’en frotter les yeux !

Décidément, tout n’est que mirage. À ceux qui considèrent que le danger Daech s’éloigne, il faut au contraire redire qu’il se rapproche. L’État islamique ne se dissout pas comme par enchantement dans le désert syrien et les plaines de l’Euphrate : il migre. Il s’incruste dans le Sinaï. Il prend pied en Libye, face à l’Italie et à la Grèce. Il s’active clandestinement en Europe où il a déjà recouru, à Bruxelles et à Paris, à l’arme des pauvres et des -possédés : les attentats aveugles.

À ce stade, la « guerre », déclarée par l’Élysée et Matignon, paraît inadaptée pour vaincre cet ennemi mobile. Tout indique qu’il vaut mieux choisir l’action secrète extérieure sur ce théâtre en trompe-l’œil. Et faire appliquer, ici, la règle républicaine une et indivisible. 

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