Les vacances approchent, et avec elles leur promesse de liberté et de folie légère. Quelques jours, quelques semaines encore, et il ne tiendra qu’à vous de savourer ce repos bien mérité – à condition, bien sûr, de savoir l’apprécier comme il se doit. Car le mot « vacances » vient du latin vacare, littéralement « être sans ». Oui, mais sans quoi ? De quoi faut-il exactement se séparer pour bien vacancer ? Chacun aura sa petite liste, mais on peut sans mal s’en faire une idée – boulot, collègues, horaires, transports, sans oublier ce satané smartphone qui si souvent se rappelle à notre bon souvenir. À moins que le véritable enjeu des vacances ne soit ailleurs. Qu’il s’agisse, surtout, de se libérer du personnage que nous consentons à habiter, de prendre congé de cet adulte affairé, gonflé de sa propre importance, que nous nous plaisons tant à jouer. Nicolas Bouvier ne disait pas autre chose lorsqu’il affirmait, dans L’Usage du monde, que « la vertu d’un voyage, c’est de purger la vie avant de la garnir ». Partir en vacances, ce n’est pas fuir les autres, mais faire un tour au plus près de soi, loin de ses certitudes et de ses (mauvaises) habitudes. C’est débrancher, pour un temps, ce quotidien qui nous modèle, pour se reconnecter à son rythme et ses désirs. Se déshabiller de ce qui nous fait pour mieux retrouver ce que l’on est. Il sera toujours temps, à la rentrée, de revêtir un nouveau costume. 

 

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