En 2050, je prendrai enfin le temps de regarder dans le rétroviseur. Que retiendrai-je de toutes ces années ? Peut-être un ensemble de scènes qui, mises bout à bout, constitueraient un étrange film moitié muet, moitié assourdissant. S’il fallait que je rembobine la cassette, que je rallume le projecteur, que je me retourne, oui, revenir sur mes pas quelques instants, que trouverais-je ? Des grains de sable dans des baskets, des éclats de voix, un parfum entêtant, une phrase assassine ?

Mes parents, écologistes avant l’heure, qui trient le plastique, le papier et les détritus ménagers dès la fin des années quatre-vingt-dix. L’application météo que je consulte tous les jours pour vérifier la température de Paris et d’Alger, et l’écart qui se creuse pour finir certains étés par s’inverser lorsque je suis dans le sud de la France, quatre, cinq, six degrés de plus qu’à Alger. L’effarement et l’inquiétude. Les épaules qui se soulèvent, les moues dubitatives de certains lorsque d’autres disent vouloir acheter une maison en Norvège ou en Suède, le plus loin, le moins chaud possible.

Peut-être que je ne penserai à rien de tout cela, peut-être que la seule image qui me r

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