J’avais 16-17 ans quand j’ai rejoint des groupes politiques qui se battaient contre les essais nucléaires et le bétonnage de la côte aquitaine. J’ai eu la chance de rencontrer des personnalités comme l’essayiste Bernard Charbonneau ou Jacques Ellul, historien du droit, théologien protestant et libertaire. C’est à ce dernier que je dois ma première action de désobéissance. Il avait proposé que nous soutenions des insoumis qui refusaient de faire leur service militaire en déclarant à la police que nous hébergions ces déserteurs et que nous étions prêts à en assumer les conséquences. Notre but était d’obtenir l’extension du statut d’objecteur de conscience. Ce statut me sera refusé alors qu’il sera accordé à deux camarades – nos lettres étaient pourtant identiques. Déclaré déserteur, j’ai dû me cacher pendant un an. Finalement, le Conseil d’État a tranché en ma faveur en raison de ces lettres identiques et nous avons réussi à rendre plus accessible le statut d’objecteur de conscience. Dès le début de ma vie militante, j’ai ainsi compris qu’une action illégale pouvait être utile.

Sur la voie de la désobéissance, je me suis nourri de plusieurs sources : le philosophe Lanza del Vasto et les communautés de l’Arche ; le général Jacques Pâr

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