« Notre projet ferroviaire occupera une position centrale et d’importance mondiale. Aucun autre chemin de fer existant ne possédera une position aussi importante que celui-ci. » Non, ces propos ne sont pas ceux de Xi Jinping, l’actuel président chinois. Ils sont signés Sun Yat-sen, premier président de la République de Chine, dans son ouvrage The International Development of China, publié il y a tout juste 100 ans. Ils traduisent l’importance qu’il accordait au rail pour assurer à la fois l’indépendance de son pays et le renforcement de sa position sur la scène internationale, après avoir vécu plusieurs décennies d’humiliation.

Si le fondateur du nationalisme chinois moderne n’a pas été en mesure de réaliser cette ambition, un siècle plus tard, la Chine, dirigée par le Parti communiste (PCC) depuis 1949, l’a en partie accomplie. Elle est devenue une puissance ferroviaire disposant des moyens de rayonner à travers le monde. Une grande partie des « nouvelles routes de la soie » défendues avec force par l’actuel président, qui est également le secrétaire général du PCC, sont constituées par des lignes de train destinées non seulement à transporter des produits made in China, mais aussi à exporter un modèle de société.

En une quinzaine d’années, la Chine s’est en effet dotée du plus important réseau de lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV) de la planète. La rapidité de sa mise en place a été phénom

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