Depuis la fin de la dictature en 1990, le Chili se donne à voir comme un exemple réussi de transition démocratique. Les libertés publiques ont été rétablies, les gouvernements se succèdent au pouvoir en suivant un calendrier électoral convenu, et la Constitution de 1980 a été expurgée de ses dispositions les plus autoritaires. En matière macroéconomique, le bilan semble tout aussi positif. Les cours haussiers du cuivre, dont le Chili est le premier producteur mondial, tirent d’autant mieux la croissance que le pays transandin offre un environnement fiscal et juridique particulièrement propice au développement des entreprises. Mais sous le vernis d’un modèle de stabilité politique et économique apparent se cache un système institutionnel sclérosé et irréformable, comme en atteste l’échec du référendum constitutionnel de septembre 2022. L’explosion des inégalités sociales, la polarisation exacerbée du débat public et l’ancrage électoral d’un populisme d’extrême droite sont les manifestations symptomatiques d’une démocratie néolibérale à bout de souffle.

Le Chili est l’un des pays les plus inégal

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