Mai 2016. Des autocars sont garés en grand nombre devant l’esplanade de la Maison de la danse de Lyon. Venus des quatre coins de la région Rhône-Alpes, plaines agricoles, villes sidérurgiques, vallées frappées par la fermeture des usines, métropoles high-tech, villages reculés, ou banlieues désignées comme « sensibles », neuf cents lycéens, dont certains se sont levés aux aurores, sont assis sur les marches ou à même le sol d’asphalte, à l’ombre des autocars. Ils mâchent des sandwiches. Ils sont accompagnés par des adultes qui leur parlent, qui espèrent qu’ils se tiendront bien, qu’ils seront à la hauteur de l’enjeu : la remise d’un prix littéraire.

Ils ont lu pendant l’année quatre romans contemporains, ils ont reçu les auteurs de ces livres dans leurs lycées, leurs centres d’apprentissage, leurs écoles hôtelières, leurs lycées agricoles. Cela n’est pas naturel, de rencontrer un écrivain vivant, qui n’est ni un classique ni au programme, et dont l

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