Le but des classes inversées n’est pas de dire à l’élève de lire un chapitre du manuel chez lui. Cela ne fonctionnerait pas : l’élève serait perdu. Les vidéos avec des animations sont plus efficaces. Il existe pas mal de ressources en ligne. La vidéo donne un aperçu simple de la notion à découvrir et l’élève répond ensuite à un QCM pour vérifier s’il a compris. En classe, les activités ne se limitent pas à faire des exercices. Les élèves mettent au point des argumentations, réexpliquent la notion à leurs pairs pour mieux se l’approprier. Enfin, un troisième temps, à la maison, est consacré à revoir le cours avec les vidéos et d’autres supports.

Je me suis rendu compte que la méthode traditionnelle marchait mal. Les élèves peinent à mémoriser de manière autonome. La plupart voudraient bien travailler à la maison, mais ils sont bloqués et finissent par recopier ce qu’ils trouvent sur Internet sans le comprendre. Avec cette méthode, cet écueil est évité. Il faut se rendre compte que les élèves ont changé et apprennent différemment avec les nouvelles technologies.

Les élèves de la classe dans laquelle j’ai testé cette méthode en ont tous bénéficié, peu importe leur niveau. Ils ont dans l’ensemble gagné en autonomie et la moyenne de classe a augmenté de trois points. Bien sûr, certains n’ont pas joué le jeu : ils n’ont pas regardé les vidéos. Mais ils ont fini par s’y mettre en voyant leurs camarades faire les activités.

Cela ne marche pas s’il n’y a pas de vraie réflexion pédagogique de la part de l’enseignant. Il faut exploiter au mieux les heures en classe. Il faut reprendre les notions sous une forme nouvelle. Et puis cela ne fonctionnera certainement pas pour tous les thèmes du programme, ni pour tous les cours. Les principales objections viennent des parents, qui redoutent que le professeur ne serve plus à rien. Il faut bien expliquer que cela représente en réalité plus de travail pour nous que l’enseignement traditionnel. 

 

Conversation avec SOPHIE MAZET

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