« J’ai été frappée par la beauté des étoiles »
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Je viens de Noisy-le-Sec, une ville tranquille de Seine-Saint-Denis. À l’âge de 10 ans, j’ai été frappée par la beauté des étoiles. À partir de ce moment-là, j’ai tout mis en œuvre pour travailler dans l’astronomie. J’ai passé un bac scientifique, ayant alors pour objectif la poursuite de mes études en classe préparatoire. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour intégrer une grande école d’ingénieurs. Hélas, j’ai été complètement stoppée dans mon élan par mon professeur de mathématiques : il ne supportait pas qu’une élève comme moi ait de l’ambition. Dans mon dossier pour les classes prépa, il m’a condamnée en écrivant que j’étais dans l’incapacité de réfléchir. J’ai dû faire une croix sur une partie de mes projets. C’est l’une des plus grosses gifles que j’ai reçue dans ma vie. Je me suis alors inscrite à l’université Pierre-et-Marie-Curie où j’ai accompli tout le reste de ma scolarité. Après avoir effectué plusieurs stages, passé une année au Japon dans le cadre d’un échange universitaire et obtenu un master, j’ai commencé une thèse financée par l’université Pierre-et-Marie-Curie à l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides. Je souhaite par ailleurs me tourner à mi-temps vers l’entrepreneuriat et me mettre au service de la médiation scientifique. J’aimerais pouvoir intervenir auprès des jeunes dans leurs établissements. Récemment, dans un collège de Bobigny, une élève de 13 ans me disait n’être bonne qu’à travailler chez KFC ! Cela me révolte et traduit un manque de confiance en l’avenir. Elles ont besoin de modèles, de s’identifier à des femmes qui leur ressemblent et qui ont réussi à s’en sortir.
Dans ma famille, je suis la première à avoir suivi des études longues. Mes parents considèrent avant tout le travail comme une activité de subsistance. Ils ont d’abord été étonnés de mon choix car c’est un domaine dans lequel ils n’ont pas de repères. Maintenant, ils réalisent qu’il existe des opportunités auxquelles nous avons droit. Par la suite, mes petites sœurs n’ont pas hésité à aller jusqu’au master.
Propos recueillis par E.D.


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