Le féminisme donne parfois l’impression d’avoir inventé la femme. Comme si la France n’avait pas connu l’empreinte ­d’Aliénor d’Aquitaine, de Jeanne d’Arc ou de Catherine de Médicis. Comme si les poèmes de Louise Labé, les nouvelles de Mme de Lafayette, les lettres de la marquise de Sévigné ou George Sand comptaient pour rien. Comme si les toiles d’Élisabeth Vigée-Lebrun et de Berthe Morisot ne témoignaient pas pour les siècles des siècles. Conclusion provisoire : la femme existait bien avant l’invention du féminisme !

De même, croit-on vraiment que les femmes aient attendu le xxe siècle pour travailler ? Non contentes de s’occuper de leur famille, elles étaient majoritaires dans l’industrie de l’habillement et de la mode (combien de dizaines de milliers de grisettes ?), majoritaires dans la blanchisserie (près de 100 000 lavandières à Paris dans les années 1880). Et les ouvrières à domicile, les petites mains invisibles dans leurs mansardes où l’on crevait de chaud l’été et de froid l’hiver ? Combien de dentellières seraient surprises de nos interrogations. Conclusion assumée : les femmes ont toujours travaillé !

Au point qu’il est temps de remettre en question la règle d’or des temps préhistoriques : l’homme chasse, la femme cueille. En fait, la femme sait depuis toujours chasser l’homme, et l’homme cueillir la femme. 

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