En 1967, avec son ouvrage La Forteresse vide, le psychanalyste américain Bruno Bettelheim imposait l’autisme comme un sujet d’intérêt public. Sa thèse était que ce trouble grave de la communication résultait du rôle de la mère, qu’elle soit « froide » ou « symbiotique » vis-à-vis du bébé. Cette thèse connut un succès planétaire – bien qu’elle fût très tôt contestée. Et, dans le pays même où elle a émergé, il n’en reste aujourd’hui à peu près rien. 

En l’espace de deux générations, les scientifiques et les professionnels aux États-Unis ont donc complètement basculé. Désormais, la quasi-totalité des recherches se focalisent soit sur les causes physiologiques de l’autisme, soit sur les méthodes permettant aux autistes de mieux s’insérer dans leur environnement. La tendance chez beaucoup de chercheurs est de privilégier la piste génétique. C’est le cas, par exemple, d’une étude récente menée par l’école de médecine Icahn de New York sur 3,5 millions de frères et sœurs, dont 14 500 catalogués autistes. Elle parvient à la conclusion que 90 % d’entre eux ont développé

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