Dans L’Écume des jours, Chick est un adorateur fétichiste de Jean-Sol Partre. Jusqu’à se ruiner pour acheter un pantalon de l’écrivain, ou sa pipe. Ainsi, la culture peut faire de mauvais mariages avec le consumérisme. Et les livres qu’on oublie se retrouver coincés chez Amazon entre une centrale vapeur et des moules à tarte. 

 

Autrefois pour faire sa cour
On parlait d’amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son cœur
Maintenant, c’est plus pareil
Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l’oreille

Ah, Gudule, viens m’embrasser et je te donnerai…
Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière, avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteau !
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux

Autrefois s’il arrivait
Que l’on se querelle
L’air lugubre on s’en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant, que voulez-vous
La vie est si chère
On dit « rentre chez ta mère »
Et on se garde tout

Ah, Gudule, excuse-toi ou je reprends tout ça…
Mon frigidaire, mon armoire à cuillères
Mon évier en fer, et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses, mon repasse-limaces
Mon tabouret à glace et mon chasse-filous !

© Warner Chappell Music France, 1956

 

 

 

Vous avez aimé ? Partagez-le !