Tous les moyens sont bons pour se faire entendre. S’inspirant des rugbymen du XV de France, de jeunes agriculteurs posent nus dans leur calendrier. Après Les Dieux du stade, voici les dieux des champs. Les bénéfices de la vente vont à une œuvre caritative, mais l’objectif est de montrer une autre image de la profession. « Nous ne sommes pas des culs-terreux », dit un viticulteur de l’Yonne. Il s’agit aussi, on l’aura compris, de souligner la détresse du monde paysan : de janvier à décembre, ces dieux – et parfois ces déesses – sont à poil, sur la paille.

Moins musclés que les rugbymen, les agriculteurs se montrent plus pudiques. Des fesses à l’air, oui, mais le nu intégral trouve toujours quelque grande feuille de vigne derrière laquelle s’abriter : une roue de tracteur, un tronc d’arbre, un animal domestique… Ce qui n’est pas toujours facile, paraît-il : les vaches, en particulier, renâclent à se compromettre ainsi devant l’objectif. 

On sent qu’ils ont un peu hésité à endosser le costume d’Adam et d’Ève, ces exploitants déplumés. Il faut dire que la campagne n’est plus vraiment un paradis. Les caisses sont vides : même plus une pomme à croquer !

Jusqu’où ira la provocation agricole ? La menace est implicite : cette année, j’enlève le haut ; -l’année prochaine, si rien ne change… Attention, il y a des enfants !

Un simple habillage de la politique actuelle ne suffira pas à empêcher l’irréparable. Le gouvernement pourra-t-il se dégager des contraintes de Bruxelles ? Jusqu’à quand son impuissance s’étalera-t-elle dans toute sa nudité ? Quel est exactement son calendrier ? 

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