Le 13 novembre 2015, vers 20 h 45, j’arrive avec un proche au bar La Belle Équipe pour fêter l’anniversaire d’Hodda, notre amie, directrice de l’établissement. J’ai 34 ans. Je suis depuis peu maîtresse de conférences en sociologie urbaine à l’Université. À notre arrivée, une tablée est installée en terrasse autour d’Hodda. Nous hésitons à nous asseoir, car mon ami a un peu froid. Alors nous nous mettons au bar, où nous commandons à manger. D’autres amis arrivent, ils viennent nous saluer et discuter un peu.

Vers 21 h 25, plusieurs d’entre eux sortent en terrasse pour fumer. Je reste au bar avec l’ami avec qui je suis arrivée et deux autres, car nos plats viennent d’être servis. Nous quatre avons survécu, pas les autres.

« J’ai mis plusieurs années à me dire que mon existence et ma personnalité avaient été profondément changées »

La fusillade a commencé à 21 h 36. Je me retrouve au sol, impuissante, écrasée par les détonations, les bruits d’impacts, réalisant progressivement ce qui se passe : un attentat. Quand ça s’arrête, miraculeusement, je n’ai pas été touchée par les balles. Mais Hyacinthe, Justine

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