Alors l’énormité tombe.
Alors tous les sens s’effondrent.

Les fils sont coupés
et le monde s’écroule.

La tour au sud
qui s’agrippait à la lune avec les ongles

maintenant perd l’équilibre
et sort du champ.

La tour au sud
maintenant se défait en son cœur,

se tamise elle-même à travers elle-même
rend l’âme, c’est tout.

La logique et les faits glissent en un cliché.
À travers une fêlure dans le ciel

pour une seconde à peine…
une rivière… et la terre de l’autre côté.


Puis perdue l’image
dans un soulèvement de cendres et un afflux de poussière.

Puis l’urgence de courir qui submerge.
Le besoin de pomper avec les bras et les poings.

Courir comme un dératé jusqu’à la Septième Avenue ou la Cinquième, priant
que la terre soit solide et pas à rompre,

pour du béton ou du tarmac sous les pieds,
se précipiter vers la lumière à la fin de la rue,

une dernière course, le désir extrême
de descendre des litres d’air sans fumée

et de courir et courir et courir et courir
et de passer la ligne d’arrivée, les poumons qui éclatent.
(...)

 

Traduction inédite de L.C. 
Out of the Blue © Enitharmon Press, 2008

Poème proposé par LOUIS CHEVAILLIER et illustré par JONATHAN BLEZARD

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