L’oncle Sam est toujours sur le podium, et même à la première place, mais quel chambardement depuis la chute de l’Allemagne hitlérienne !

Il y a eu d’abord la guerre froide : Est contre Ouest, URSS contre USA. Un monde bipolaire.

Cette guerre de cinquante ans s’achève en 1991 avec l’effondrement de l’Union soviétique. Il ne reste plus alors qu’une seule superpuissance, qui impose son influence, militaire, politique et culturelle. C’est la pax americana. Un monde unipolaire.

Aujourd’hui, on parle d’une nouvelle guerre froide, opposant les autocraties aux démocraties, avec un acteur de premier plan, la Chine, qui empêche Washington de dormir. Un monde multipolaire.

Commentant cet équilibre de la terreur, Raymond Aron traduisait la situation en quatre mots : « Paix impossible, guerre improbable »

La nouvelle guerre froide est bien plus difficile à appréhender que l’ancienne. Nous avions alors des choses concrètes à nous mettre dans la tête. À commencer par le rideau de fer, qu’on imaginait haut de trois ou quatre mètres, toujours abaissé, ne laissant passer ni les gens ni les idées. Il y avait aussi le téléphone rouge : un précieux appareil en bakélite, trônant en deux exemplaires, à la Maison-Blanche et au Kremlin. À la première sonnerie, il était décroché, de crainte que l’interlocuteur ne s’impatiente ou ne se vexe et appuie sur le bouton nucléaire… Commentant cet équilibre de la terreur, Raymond Aron traduisait la situation en quatre mots : « Paix impossible, guerre improbable. »

Aujourd’hui, l’heure est, paraît-il, à la lutte dans le cyberespace. On a du mal à appréhender ce que de savants analystes appellent, de manière glaciale, « la guerre froide 2.0 ». Tout cela nous semblerait bien irréel si l’Ukraine – avec ses morts et ses blessés, ses femmes violées, ses villes rasées – n’était venue nous rappeler que la guerre, c’est du sang et des larmes. 

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