En novembre 2019, Emmanuel Macron déclarait que l’Otan était en état de mort cérébrale. La guerre lancée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine l’a manifestement ressuscitée, et l’Otan est (ou paraît) plus unie et plus forte que jamais. Les pays européens pressent les États-Unis de continuer à les protéger et augmentent leurs dépenses militaires pour se fournir en armement auprès d’eux. La Suède et la Finlande ont même abandonné leur neutralité pour rejoindre l’alliance. Pourquoi un tel renouveau ?

Revenons un peu en arrière. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les pays européens, qu’ils soient vainqueurs ou vaincus, sont réunis dans la désolation, la misère et la destruction de leurs infrastructures. Ils partagent un autre point commun : ils sont tous sous la menace stratégique de l’Union soviétique. Face aux défis du rideau de fer dressé au centre de l’Europe, les pays européens ont vite compris qu’ils n’avaient pas les moyens de se défendre seuls. Les États-Unis, pour leur part, ont jugé qu’il était nécessaire de contenir la poussée soviétique et développèrent la doctrine de « l’endiguement ». L’URSS représentait un défi politique et stratégique : il fallait défendre les libertés et l’autodétermination des peuples, mais également empêcher qu’un seul pays ne contrôle l’ensemble du continent eurasiatique. Quelle qu’ait été la nature de son régime, l’URSS était un rival géopolitique pour les États-Unis. 

Washington décide ainsi de mettre fin à son isolationnisme – Pearl Harbor avait prouvé qu’il n’était pas une protection – et de se lancer, pour la première fois, dans une alliance en temps de paix. Le 4

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