Que de chemin parcouru en un an ! Je mesure maintenant l’ignorance qui était la mienne. Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, pouvais-je indiquer, même approximativement, la portée d’un missile sol-air Patriot ? Savais-je seulement la différence entre un char Leclerc et un char Leopard 2 ? À force de lire et d’écouter, jour après jour, les explications et les commentaires de correspondants de guerre, d’ex-ambassadeurs ou de généraux en retraite, je me suis considérablement amélioré. Les mérites des drones tactiques turcs n’ont plus de secret pour moi. Les dangers des drones kamikazes iraniens pas davantage, même si je me perds encore un peu dans les sous-systèmes d’interception du bouclier antiaérien multicouche.

Dans mon fauteuil, face à l’écran, les yeux rivés sur la carte, j’observe le champ de bataille : attaques, contre-attaques, percées, replis… Je sais que la ville de Bakhmout est un axe logistique important, mais n’a pas un grand intérêt stratégique. Je me demande s’il est utile de se battre pierre par pierre pour défendre un tas de ruines, alors que les Russes, s’ils l’emportent, ne pousseront pas jusqu’à Dnipro.

Moi qui jugeais les guerres aussi détestables qu’absurdes, je rêve d’une victoire. Les semaines qui viennent seront difficiles, mais les équipements lourds occidentaux vont arriver. Je le dis cependant comme je le pense : les chars d’assaut ne suffiront pas. Des avions de chasse, indispensables pour frapper en profondeur les forces ennemies, augmenteraient considérablement nos chances de succès.

L’autre jour, 200 soldats russes ont été tués en vingt-quatre heures dans l’oblast de Donetsk. Bien fait pour Poutine !  

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